J’arrête de boire ! Du théâtre

Vous allez peut-être trouver des choses qui ne semblent pas être la bonne chose à faire, mais regardez-y de près...


Sous forme d'une pièce de théâtre, voici des trucs qui peuvent vous aider à prendre certaines décisions dans votre vie de tous les jours.

SOMMAIRE


Introduction

Une cirrhose ?

A quoi reconnait-on quelqu'un ?

Ma santé ?

Voici Caïn

La cirrhose décelée

L'ange revient

Ce n'est pas enregistré

Pas de zone grise

Responsable ?

D'autres vies ?

Le mariage, c'est une affaire de divorce

Ça s'efface...

Appel à ma femme

Après la visite

Ce que dit l'ordinateur

Les amis sont là pour te trahir

Le mal

Simple de vivre heureux

Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

Comment faire ?

Ne pas travailler pour n'importe qui

L'écologie c'est pour les gouvernements

Détruire ?

Où sont mes affaires ?

Cessez de me regarder, je ne suis pas un corps !

Conclusion

Du même auteur

Mot de la fin




Note à propos de la couverture : La note en allemand, Schmeckt hervoragend signifie Bon goût.


INTRODUCTION


La scène se passe devant la maison de Jos. Il est assis sur un banc appuyé sur sa maison, et désespéré, se lamente sur son sort. Il est gros, à demi-chauve, il porte des vêtements ternes et sales. Son ange est assis à ses côtés, c'est une belle jeune fille aux cheveux blonds et frisés. Elle est vêtue d'un costume d'ange. Son nom est : « l'Ange ».


Jos J'ai mauvais caractère, je suis gros, plus rien ne me va, je perds mes cheveux, mes dents branlent et mes couilles ramollissent. Ouach !

Ange − Qu'as-tu fait pour en arriver là ? Tu n'as que quarante ans pourtant !

Jos J'ai vraiment cru que le plaisir vécu ne m'affecterait pas. Dis-moi, pourquoi suis-je dans cet état ? Si tu es mon ange gardien, pourquoi ne m'as-tu pas protégé de cette laideur ?

− Écoute bien, l'ami, je suis ton ange gardien, c'est sûr. Mais la dernière fois que tu m'as consulté, tu avais trois ans. J'ai tenté de te faire comprendre que boire, fumer ton joint, coucher avec l'une et l'autre te mènerait à une vie courte et malade et aujourd'hui tu me blâmes pour tes excès ?

Heureusement que je suis ange parce qu'il y a longtemps que je t'aurais laissé tomber. Tu as créé ton propre enfer.  Tu es non seulement grossi, vieilli et enlaidi mais tu n'as apporté aucune contribution à ta propre vie. Où est-elle ta vie ? Viens, entre dans ta maison et regarde-la !


Ils entrent. La scène s'ouvre sur un salon en désordre, sombre et sale.

Les bouteilles de bière vides se trouvent dans tous les coins de la pièce, il y en a même dans le pot à fleur. Les cendriers regorgent de mégots. Ses vêtements encombrent le divan qui a connu de meilleurs jours. Les rideaux pendent misérablement à la fenêtre qui se trouve à la droite des spectateurs.

Sur la gauche, le comptoir de la cuisine s'érige en demi-mur, sur lequel est posé l'évier. Sur le mur derrière l'évier, se trouve un placard.


Jos s'assoit sur le bout du siège, sur le divan.

   

Je vais faire venir la femme de ménage, d'ailleurs je vais en trouver une autre ; celle que j'avais ne sait pas travailler.


L'ange fait quelques pas dans la pièce.

− Comme cette maison te ressemble, l'ami ! Elle est laide et vieillie comme toi. 

Tes papiers traînent, tes chemises sont froissées, la nourriture s'éparpille dans toutes les pièces et tu oses blâmer la femme de ménage ? Jamais tu n'as respecté son travail, jamais. Maintenant, c'est toi qui va le faire ce foutu ménage !

Oh, non !  Je ne suis pas assez en forme physiquement pour travailler si fort.

Mon foie me fait tellement souffrir.

L'ange lève les bras en signe de découragement.

− Les anges gardiens ont parfois la tâche bien dure. Si seulement cela m'était possible de te quitter !

Que m'arriverait-il si tu n'y étais plus ?

− Tu mourrais.

Hein !

− C'est la raison qui fait que je ne puis te quitter. Je le ferai seulement au moment où tu auras quarante-cinq ans.

Pourquoi à cet âge ?

− C'est l'âge où tu mourras. À quarante-deux ans tu auras une cirrhose et à quarante-cinq, ton coeur lâchera.

Qu'en sais-tu, toi ?  Dieu seul décide de la vie et de la mort.

− Ah ! Tu crois ? J'ai consulté ton ordinateur personnel. J'ai compilé toutes tes actions et il m'a donné la conclusion.

De quoi, diable, parles-tu ?

− Je parle de ton ordinateur personnel qui enregistre toute ta vie.

Fais voir, je ne te crois pas.


Ici, l'ange sort un ordinateur qui était couvert et posé sur une petite table à roulette.

Jos ne l'avait jamais vu. Il l'aperçoit lorsque l'ange retire le drap.

− Regarde par toi-même.

C'est vraiment étrange, j'ignorais que j'avais un P.C. Laisse-moi regarder... ce n'est pas possible ! Pourtant, il me semble que j'ai fait de bonnes choses... ah, oui ! Je me souviens : étant enfant, je me brossais les dents.

− Oui, c'est enregistré ici. Je vais faire sortir de l'ordinateur tous les moments où tu as brossé tes dents et les as fait nettoyer et remodeler.

Nom de Dieu ! Ton ordinateur déraille !

− Ah ! Tu crois ?

Attends un peu que je me souvienne... à vingt-huit ans, je suis allé voir le dentiste pour me faire réparer les dents.

− Je sais, c'est décrit ici.  Et alors ?

Tu vois à quel point ton ordinateur déraille, il n'a rien inscrit du travail accompli.

− Si ce n'est pas inscrit, ce n'est pas vrai. Vois-tu, mon ordinateur, comme tu dis est ton ordinateur. C'est toi qui enregistre tout, absolument tout ce que tu as fait durant quarante ans et neuf mois.

Je n'ai pas quarante ans et neuf mois, j'ai tout juste quarante !

− Tu oublies le prénatal, il dure neuf mois à ce que je sache ! La drogue et l'alcool ont complètement anesthésié ta mémoire, tu ne te souviens même plus de la semaine dernière.

La semaine dernière... euh... oui ! J'ai remis la copie des plans à mon employeur.  Tu vois bien que je me souviens !

− Erreur !  C'était il y a deux semaines.

Dieu que le temps passe vite !  Et puis, tu m'emmerdes avec tes points précis.

Qu'est ce que cela peut te faire que ce soit à un moment où à un autre. De toute façon, je veux que tu partes d'ici. Je ne supporte pas que l'on me fasse la morale.

− Mais...

J'ai dit, va-t-en, fous le camp, je ne veux plus t'entendre, plus jamais, est-ce clair ?

− Soit, c'est toi qui décides. Si tu as un peu de temps entre ta drogue et ta bière, jette un petit coup d'oeil à l'ordinateur... cinq ans à vivre... est-ce assez ?

Rien ne m'assure que c'est vrai, je peux changer cette date et la reporter trente ans plus tard si je le souhaite.

− C'est vrai.

C'est vrai ?

− Oui, tu peux absolument tout changer si tu le désires. C'est toi le maître de ta vie.

Non, c'est Dieu !

− Foutaise ! Dieu a autre chose à faire que de s'occuper d'un alcoolique boursouflé et dégradé.

Je peux m'occuper de moi tout seul, tu peux partir, l'ange !


...

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