La Mal Aimée    Louise Alarie

 

« La Mal Aimée » est un roman très intense qui a été écrit principalement pour les adolescents qui n'arrivent pas à sortir de l'emprise de leurs parents, mais il s'adresse également à toute personne qui se retrouve coincée sous le joug de quelqu'un. On y retrouve à peu près toutes les émotions : le vouloir bien faire, la domination, l'amitié, l'amour, l'esthétique, la lutte et la réussite.


Les solutions apportées ne viennent pas d'une approche de psychologie standard, car n'y connaissant rien, je serais bien malvenue d'en parler, mais elles sont basées sur ma connaissance et ma grande expérience des êtres humains.


C'est évidemment une histoire purement fictive qui sort tout droit de mon imagination. Si certaines personnes se reconnaissent, ce n'est dû qu'à l'effet de la réalité commune des êtres humains.





Chapitre Trois : QUE D’EFFORTS POUR AIMER


À l’âge de dix-huit ans, Marie quitte le foyer familial et retrouve Catherine à la ville pour compléter ses études. Elle a choisi l’électronique des ordinateurs et se passionne pour ces machines.

Junon, la cadette, se retrouve donc fille unique, avec Danielle pour seule amie.

Un soir après la classe, Junon doit rejoindre Danielle au restaurant. En arrivant, elle voit sa mère en compagnie de son amie Claire et de son fils François qui revenaient d’un long séjour de cinq ans aux États-Unis. Autrefois bonnes amies, elles bavardent du bon vieux temps, tandis que Junon et François écoutent distraitement en se regardant à la dérobée. François, âgé de seize ans, souple et allongé comme seuls les adolescents savent l’être, a les yeux vifs, le sourire juvénile, la barbe aux poils encore doux et une expression bienveillante mais déterminée.

Un grand remous chavire dans la tête de Junon. C’est le signe avant-coureur de l’amour. Inquiète, elle se demande comment faire pour lui plaire. En silence, elle observe ce beau garçon si à l’aise dans son corps et dans ses mouvements et se compare : elle, sauvageonne, lourde, empêtrée dans ses vêtements qui ne lui siéent pas. Comment attirer l’attention d’un être si soudainement attachant.

Danielle, trop contente d’avoir retrouvé son amie, l’invite à la maison, ce qui plaît à Junon. Voyant les deux jeunes plutôt timides, Claire leur suggère d’aller se promener, histoire de mieux faire connaissance. Junon regarde Danielle qui, à sa grande surprise, ne fait pas d’objection ni de recommandation.

La conversation entre eux s’amorce péniblement. Junon se sent si mal à l’aise que François le perçoit. Ils finissent par parler de leurs études, réalité qui les touche de près. Junon cherche à le diriger vers le parc, voulant ainsi éviter que ses compagnes ne les voient. Après avoir marché un moment, François lui demande bêtement :

– Pourquoi es-tu si gênée ? Tu l’es tellement que je ne sais plus quoi te dire.

– Toi, tu ne l’es pas ? demande bravement Junon.

– Pas d’habitude. Tu es différente des filles que j’ai connues aux États-Unis.

– Ah oui ? dit timidement Junon qui se sent perdre la partie.

– Oui... tu es timide mais je te trouve très belle ! ajoute François en éclatant de rire.

Le sang de Junon ne fait qu’un tour, elle retrouve le même plaisir que le soir où Chantal lui a dit qu’elle était jolie.

Voyant ses joues empourprées, François confirme :

– Tu vois, je ne me trompais pas, tu es encore plus belle ! Dis, as-tu déjà embrassé un garçon ?

– Oui, voyons ! lance Junon qui ne veut pas ternir sa nouvelle image, pourquoi ?

– Pour savoir, dit le garçon qui reprend sa marche... Junon, c’est le nom d’une déesse romaine ?

– Oui, cela n’a rien à voir avec moi, je te le jure !

– Je m’en doute ! s’exclame François.

Junon s’inquiète à nouveau mais François ajoute :

– Je veux dire que tu ne ressembles pas au portrait de la déesse.

– Je dois avouer que tu ne ressembles pas non plus à Apollon !

Ils se mettent à rire tous les deux, soulagés de ne pas s’être fait mal. François regarde Junon avec intensité. Prenant sa main, il lui dit :

– Tu es bien plus belle que la déesse !

Leur coeur plein à ras bord, ils retournent chez les Bodin. Danielle jette un oeil à Junon et s’aperçoit d’un changement sur son visage. Pierre, qui est de retour, le voit également, et instinctivement, fait un mur entre la mère et la fille.


*****

Après le départ de François, Junon s’enferme dans sa chambre bien décidée à ce que sa mère ne lui ravisse pas son bonheur naissant.

Pierre tente de garder Danielle auprès de lui afin qu’elle n’aille pas voir Junon. La coquine profite qu’il soit dans la salle de bain pour frapper à la porte de sa fille. Elle s’assoit auprès d’elle pour lui parler de François. Junon ne veut le partager avec personne, mais Danielle insiste. Au moment où la petite allait flancher, Pierre entre pour diriger la conversation sur l’importance de dormir.

En embrassant Pierre, Junon lui glisse un « merci papa » qui lui vaut un clin d’oeil complice.

...

En voici un extrait:

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