Je t’ai tant aimé   Louise Alarie

 
 

DEUX ANS PLUS TARD, 1832


    Au cours de ces deux années infructueuses, Hanna avait parcouru le Devon, le Dorset et le Somerset, elle se trouvait maintenant près de Croydon à quelques kilomètres au sud de Londres. Sa voiture avait fini par rendre l’âme. Elle s’était donc payé une humble demeure et avait entrepris l’étude des plantes guérisseuses. Les gens venaient la consulter mais le charisme de Hanna faisait presque tout le travail.

    Un bel après-midi de mai, tout à son repos, elle admirait la verdoyante nature de sa belle Angleterre chérie tout en caressant le doux pelage de son chien, Poum.

– Tu sais, c’est mon anniversaire aujourd’hui, Poum. J’ai trente-deux ans et je me sens vieille comme la Terre.

    Puis sa pensée glissa vers Ian. « Mon fils me manque, mon mari me manque et mes bons amis aussi. Heureusement qu’il y a cette beauté qui se déploie devant moi. Ces vallons qui ondoient sous le souffle du vent. Ah ! Chère Angleterre, comme je t’aime ! Ne pourrais-tu pas un jour me restituer mon enfant ? Ian, tu as maintenant dix ans. Comme tu dois être grand ! Il me semble parfois te voir réellement à ton âge véritable, se pourrait-il que nos pensées se rejoignent ? »

– Mais certainement, Madame, c’est une chose fort possible et très naturelle pour un être aimant.

    Hanna se retourna précipitamment et aperçut un homme grand, jeune, peut-être un prêtre ou un voyageur. Il était entièrement recouvert d’une bure. Sous le capuchon, elle voyait une barbe et des yeux brillants comme les étoiles. Surprise que son chien n’eut pas aboyé, elle se leva d’un bond.

– Non, Madame, les chiens n’aboient pas sur mon passage. Je suis leur ami et ils le savent.

    Hanna se mit à rire.

– Voilà que mes pensées font jour dans votre tête, comment faites-vous pour y arriver ?

– De la même façon que vous faites pour voir grandir votre fils. Vous êtes très douée, madame, vous savez comment vous y prendre sans qu’on ait eu besoin de vous l’enseigner. Je sais que vous guérissez les gens malades mieux que n’importe quel docteur, votre réputation vous précède.

– Mais qui êtes-vous donc ?

– Encore là, vous avez deviné juste, je suis un voyageur et un grand philosophe. Je parcours le monde et je l’étudie afin de mieux l’aider.

– Ah oui ! Connaissez-vous les Cavaliers Noirs ? Ils ont enlevé mon fils il y a maintenant deux ans et je le cherche à travers le pays. Malheureusement je ne l’ai pas retrouvé et je souffre pour lui car il est de nature sensible.

– Qui ne connaît pas les Cavaliers Noirs ? Ce sont...

 





   « Je t'ai tant aimé » raconte l'histoire d'une jeune veuve dont le fils se fait enlever par les Cavaliers Noirs.

En cette époque difficile, suivez les péripéties de cette famille et de leur chien Poum, à travers toute l'Angleterre et au-delà.


 

En voici un extrait:

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