Le libérateur 2     Louise Alarie

 
 

       « Le libérateur 2 » est en fait le début de cette trilogie. L’action se déroule sur la planète Solaris où tout a été cristallisé par l’effet prolongé des gaz, ce qui la rend très belle. On y retrouve les mêmes acteurs mais sous différents noms.  Ce récit d’action nous fera comprendre l’origine de ce qui est arrivé dans le Libérateur 1 et 3.


Beaucoup d’actions et d’émotions sont au rendez-vous.

En voici un extrait:

Les animaux de De Bruna


    Nous sommes en l’an neuf cent sur la planète Solaris, située à des millions d’années-lumières de la planète Terre qui, en ces temps reculés, commençait à peine son cycle respiratoire. Dix-neuf millions d’années séparent cette histoire de celle que nous venons de vivre.


*******

    Nathan venait d’être choisi, de même que son frère pour se rendre sur la planète Solaris, une des douze planètes satellites de la planète Mère.

– Ça y est, Nathan, nous partons ! Solaris, tu t’imagines ! Nous allons tous les deux sur Solaris !

– Oui, c’est merveilleux mon frère, nous sommes affectés aux laboratoires de Romador en personne !

    Les deux frères dansaient de joie de cette affectation.

– Nous avons une semaine pour passer nos examens médicaux et recevoir nos vaccins contre le mal des espèces, l’appareil décollera dans sept jours.

    Les frères Struck avaient été choisis, d’après l’invitation qu’ils tenaient, à cause de leur formation scientifique et de leurs excellentes notes obtenues. Cette petite planète, lointaine colonie de l’immense empire, recelait non pas de richesses naturelles, mais de richesses humaines. C’était la cité de la science et de la recherche.


*******

    L’examen terminé, le médecin leur dit :

– Très bien, vous êtes en pleine forme, vous pourrez donc partir ! L’ordinateur vous donne un A et un B pour les analyses de votre système physiologique. C’est tout de même incroyable, vous avec les notes A et B aux mêmes endroits. Il révèle une faiblesse dans le genou gauche de chacun de vous deux, et pour votre examen psychique, vous avez les mêmes quotients intellectuels ! Vos réponses sont identiques. À mon avis, vous êtes un sacré phénomène de jumeaux identiques !

Dites-moi, est-ce que cela vous ennuie parfois ? On doit toujours être en train de vous confondre ?

– Oh, ça oui ! Pour la confusion, on est passé maître ! Soyez tranquille, on ne s’ennuie pas ensemble, nous n’avons pas ce problème, nous savons toujours qui est l’autre !

– Par curiosité, j’ai demandé à l’ordinateur de me relever des cas de jumeaux identiques. J’ai eu la surprise de savoir que sur cette planète, depuis cent ans, il n’y en a eu aucun. Vous êtes les seuls à être si parfaits ! Sur Solaris, votre cas sera étudié en profondeur et on m’enverra les résultats. Enfin je vous souhaite un bon voyage, tant mieux si vous êtes heureux !

    Les frères Struck sortirent en riant.

– Ils sont tous les mêmes avec leur étonnement. Combien de conseils avons-nous reçus pendant notre vie ?

– Des centaines, répliqua Karim, « Pourquoi ne les séparez-vous pas ? Ils vont se nuire et mal se développer ! Ne croyez-vous pas qu’ils soient affectés par un complexe de dépendance ? » Toujours les mêmes rengaines, j’espère seulement que sur Solaris ils ne nous serineront pas autant les oreilles !

– Cela ne me dérange pas beaucoup tu sais, ajouta Nathan, je préfère ta compagnie, au moins tu comprends ce que je veux dire !

– Salut, les frères ! leur lançaient quelques connaissances.

– Dis donc, Nathan, si on allait dire au revoir à notre charmante petite maîtresse, avant de la quitter ?

– Bonne idée, allons-y !

– Nathan ! Karim ! J’ai appris la nouvelle, vous allez sur Solaris ?

– Oui, c’est officiel maintenant, Suri !

– Et moi, avez-vous pensé à l’énorme perte que j’aurai ? Je ne pourrai jamais me faire à l’idée de voir partir mes deux amours.

– Il le faudra bien, tu as tout voulu prendre à la fois, gourmande, tu devras te rendre à l’évidence que tu perdras tout ! C’est la vie !

– Ne t’en fais pas, Suri, ajouta Nathan, nous resterons en communication jusqu’à ce que tu te trouves une autre paire de jumeaux !

– Ne dites pas de bêtises ! Allons, ne gâchons pas le peu de temps qu’il nous reste en vaines plaisanteries.

Ce soir, on présente en spectacle, les animaux de De Bruna. Ils sont si extraordinaires, semble-t-il, que j’aimerais les voir !

– Entendu, nous irons ! On passera te prendre vers sept heures, ça va ?

– Elle va nous manquer, c’est une chic fille ! dit Nathan en la saluant de loin.

– Ça me plait d’aller voir les animaux de De Bruna. Ils sont si uniques ! Sais-tu d’où ils viennent ?

– Je sais que c’est un cadeau du Commodore. Il semble qu’il ait fait chercher les bêtes mutantes de tout l’empire et les a réunies pour que De Bruna les montre sur chaque colonie.

– Est-ce vrai que certaines parlent ?

– On m’a dit que oui. On verra bien si c’est vrai ce soir !


*******

    Les trois amis arrivèrent sur les lieux du spectacle un peu avant l’heure. Une enceinte de forme ovoïde avait été construite pour les jeux. Les sièges, disposés en gradins, permettaient à une foule de plusieurs milliers de personnes d’assister à leurs démonstrations préférées.

    Chacun jouissait de la scène, peu importe où il se trouva dans le Spectarum, puisqu’un savant système de video, grandeur nature était installé devant chaque siège qui se trouvait éloigné du centre. Aux limites de la piste, six canons électroniques prenaient place et levaient un écran d’ondes qui servaient à empêcher d’éventuelles blessures soit aux spectateurs soit aux joueurs.

    L’écran serait levé, ce soir-là, puisque les mutants n’étaient pas domptés et risquaient d’être réellement dangereux.

    Le défilé commença. De Bruna expliqua qu’il montrerait d’abord les bêtes telles qu’elles étaient avant la transformation due aux puissants et néfastes rayons de la Reine Bleue – rayons utilisés cent ans plus tôt pour détruire les douze satellites habités de la planète Mère –.

    En tout premier lieu, se présenta un petit serpent jaune d’un mètre à peine qui fit son tour de piste, guidé par un couloir invisible. Une proie marchait devant lui. La bête recevait cette récompense en fin de parcours.

    Immédiatement après, suivait l’animal métamorphosé qui lui, avait atteint cinq fois la taille du précédent. À part la même couleur jaune, il était totalement méconnaissable, puisqu’il se mouvait sur de courtes pattes et qu’il possédait maintenant dents et oreilles.

    La victime devant être dévorée était une sorte de bélier sans corne. Le serpent avait perdu de sa vitesse naturelle à cause de ses pattes, mais son pouvoir hypnotique s’était sensiblement accru. Le bélier, conscient de sa présence, tentait de mettre de la distance entre son poursuivant et lui, sans toutefois y parvenir. Le pouvoir du mutant ralentissait visiblement sa marche. On sentait les efforts persistants de la pauvre bête pour s’échapper même si elle se savait condamnée. À quelques pas seulement, le bélier fit face et se mit à pleurer comme un bébé l’aurait fait.

    Le serpent monstrueux releva la partie antérieure de son corps et émit une sorte de ricanement assez troublant avant de plonger sur la victime incapable d’esquisser le moindre mouvement. Le problème de ce mutant était qu’il cherchait d’instinct à s’enrouler autour de sa victime et c’était là sa seule faiblesse. Voyant son incapacité à y arriver de cette manière, il relâchait son attention hypnotique, et pendant ces quelques instants, la victime avait une chance de fuir. Ce soir-là, le bélier ne connut pas cette chance puisque la volonté de De Bruna l’avait déjà condamné.

    Peu de temps après, la bête gigantesque attaquait directement avec sa gueule et refermait ses puissantes mâchoires sur sa proie.

    Pendant plusieurs heures, De Bruna soutint l’attention de ses spectateurs en leur laissant voir le défilé de ses bêtes horribles ou belles et surtout en leur offrant la vision de victimes de plus en plus combatives. Les spectateurs espéraient toujours que la prochaine victime gagnerait sur le mutant, mais De Bruna protégeait ses bêtes rarissimes et le public manifesta son mécontentement.

    Au moment de la dernière présentation, une bête haute de trois mètres se présenta terrorisée dans l’arène. C’était une sorte d’homme terriblement déformé au visage poilu et au nez mobile, telle une courte trompe se balançant au milieu de cette face quasi humaine. De Bruna expliqua :

– Nous ne savons pas à quoi cette bête ressemblait avant qu’elle devienne mutante. Aucun ordinateur n’a pu nous donner une autre réponse que « Homo ».

    Une longue exclamation parvint de la foule.

– Nous savons, continua De Bruna, que ce n’est pas vrai qu’il s’agit bel et bien d’une bête, mais que la complexité de sa déformation ne nous a pas permis de retrouver ce qui la compose de façon absolue.

On pense qu’il peut s’agir d’un murutt – une sorte d’ours qui marche toujours debout – qui venait de manger un carochapiro – une sorte d’animal à fourrure grise ayant un nez en forme de trompe – et qui aurait subi une transformation génétique instantanée lors de l’arrosage du gaz de la Reine Bleue.

Nous l’avons trouvée sur Solaris, elle était toute seule et en mauvaise santé. Nous l’avons soignée et remise sur pieds. Pour les spectacles, je dois la droguer à cause de sa puissance. Elle résiste aux armes les plus sophistiquées et possède une facilité étonnante à régénérer ses parties blessées. C’est la plus rusée de toutes celles que je possède, elle est la plus intelligente bête mutante.

Depuis qu’elle habite à l’Animalier, elle n’est plus affamée donc moins dangereuse. Elle ne respecte que les barreaux électroniques : partout où nous l’avons placée, au préalable, elle a pu s’enfuir. À elle seule, elle requiert une incroyable quantité d’énergie, seulement pour la garder.

Elle coûte à l’empire dix crédits par jour – ce qui représente environ milles dollars américains – et pour chaque spectacle, environ cent crédits. Inutile de vous dire que nous en prenons grand soin. Elle est si sauvage qu’un homme ne peut l’approcher, elle compte déjà à son palmarès, vingt hommes tués. Nous ne croyons pas qu’il en existe d’autres, mais si jamais vous avez l’occasion d’aller sur Solaris et que vous en rencontriez une, sachez que vous pouvez l’endormir au gaz. Ne vous servez jamais d’une autre arme, vous seriez mis en pièces. Elle ne vous mangera pas, elle vous broiera !

Nous pensons que l’ordinateur a cru que c’était un homme parce que cette bête émet des sons articulés qui ressemblent à un langage humain. Après analyse, il n’en fut rien.

Maintenant, je vais la faire parler. Je vais lui envoyer un rayon sur sa trompe et cela la mettra en colère, ce n’est qu’à ce moment qu’elle parle. Regardez bien.

    De Bruna s’exécuta. Visiblement, la bête semblait vouloir s’échapper d’un rayon qu’elle supportait mal. Cette trompe, très sensible, dansait dans tous les sens. Elle se mit à courir dans l’espace qui lui permettait de bouger et se frappait sans cesse contre cette clôture invisible.

    Pas une seule fois, elle ne fit mine de vouloir attaquer son assaillant. Sa démarche et sa course étaient impressionnantes de ressemblance avec celles de l’homme. Sa façon de se protéger avec ses bras et ses mains et son langage inconnu qui semblait demander grâce, causa une profonde impression dans la foule attentive.

    Karim regardait cette pauvre créature effrayée et totalement incapable de se défendre. Il se mit à crier en mots saccadés :

– Assez ! Assez ! Assez !

    Les gens autour de lui scandèrent eux aussi. À la vitesse de l’éclair, tous les spectateurs criaient à De Bruna de cesser cette torture.

    Nathan tira son frère par la manche en lui montrant la bête.

– As-tu vu qu’elle t’a regardé lorsque tu as crié ?

– Oui, elle me regarde encore ! Cette bête a compris ce que je disais !

    De Bruna arrêta son jet en disant :

– C’est votre spectacle, j’arrête donc ! Nous allons faire entrer un uccrus, et notre monstre, que nous appelons le homo, devra se battre contre cette terrible créature.

    L’uccrus était une bête redoutable hors de son territoire et presque douce à l’intérieur. On en retrouvait en abondance sur toutes les planètes satellites, elles habitaient dans les régions froides des hémisphères. On les considérait comme les plus grandes et les plus puissantes de la création.

    Son entrée fit sensation. Peu de gens avaient eu l’occasion d’en voir une réelle dans leur vie de citadin. Son entrée cloua la foule sur son siège.

    Le homo se retourna, et apercevant cette férocité se diriger vers lui, il parut réfléchir. L’uccrus chargea, le homo attendit qu’elle soit presque sur lui et d’un puissant bond il lui sauta sur le dos en l’enserrant de ses bras. Il chercha à la dé-balancer. Une fois cette bête retournée, elle perdait presque toute sa puissance.

    Le homo se trouva donc à cheval sur sa gigantesque monture le visage tourné vers l’arrière. Il se maintint fermement sur son dos poilu et glissa ses bras sous son ventre et les dirigeant vers l’arrière du quadrupède, il s’empara de ses testicules, seule partie sans protection chez cette bête inattaquable. Il donna un grand coup et déchira l’organe, ce qui fit hurler la bête de douleur pendant qu’elle s’affalait en se tordant.

    Son sang se répandait et son combat était terminé. On l’acheva et elle fut emportée. Le homo s’était retiré dans un coin, il levait les bras vers l’assistance en délire en tenant toujours les testicules de l’uccrus.

    Karim se leva, descendit les gradins et s’approcha du homo. Il voulait que la bête le voit mieux. Dès qu’il fut tout près, le homo le regarda avec intérêt. Karim se laissa examiner et lui dit :

– Je ne crois pas que tu sois aussi monstrueux qu’on le dit, moi je t’aime bien !

    Le homo laissa tomber le sac sanguinolent, regarda Karim et lui sourit.


*******

    Une fois dehors, les trois amis ne parlèrent que du homo qui les avait tant impressionnés.

– Je suis sûr que cette bête m’a compris, elle m’a souri, c’est vrai, je l’ai vu ! Elle est très intelligente et surtout mal comprise. Je sens que De Bruna la maltraite et qu’il surfait sa réputation de bête violente.

– Je te crois, dit son frère tout aussi impressionné, ce langage articulé est assez déroutant. Il parle ! Se pourrait-il que des hommes aient survécu à la terrible guerre de la Reine Bleue et qu’ils soient devenus mutants ?

– Non, voyons ! lança Suri, c’est impossible ! Les hommes du Commodore ont parcouru toutes les planètes satellites et aucune ne contenait de races humanoïdes, seules quelques bêtes ont survécu. Tous les hommes actuels qui habitent les colonies viennent d’ailleurs !

– Ça, c’est ce qu’ils nous ont dit, mais il n’est pas impossible qu’un petit groupe d’hommes aient échappé à ce gaz et aient pu survivre !

– Karim, tu t’imagines des choses, le homo t’a impressionné, voilà tout ! C’est une bête comme les autres avec des caractéristiques différentes !

– Tu as sûrement raison, Suri, n’en parlons plus, allons plutôt nous gaver du plaisir d’être tous les trois ensemble !

– C’est une proposition qui me plaît ! répondit la petite maîtresse de ces deux beaux garçons.

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                                   Le libérateur 2 par Louise Alarie

                                    ISBN 978-2-924021-26-2  ( 180 pages )


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