Récits laurentiens
 

Le Frère Marie-Victorin est un personnage de marque au Québec. Fondateur du Jardin botanique de Montréal, il est un botaniste et un écrivain reconnu.


Connaissez-vous les Laurentides ? Voyez-le d'un autre point de vue sur les gens à cette époque.

Sommaire


Prologue

PRÉFACE

Le jeune Marie-Victorin

Son inspiration

La France nous abandonne

Les oeuvres de Marie-Victorin

Utile à son pays

L'avenir littéraire

LA CORVÉE DES HAMEL

Les Hamel

L'orme de l'oncle Siméon

Son voisin Charles

L'arrivée de la famille

On s'attelle à la tâche

Conclusion

LE ROSIER DE LA VIERGE

Les Hurons traqués par les Iroquois

La vierge des Hurons

L'histoire de sa grand-mère

Plus tard

Savard, le bedeau

Conclusion

LA CROIX DE SAINT-NORBERT

À Saint-Norbert

Conclusion

SUR LE RENCHAUSSAGE

La morte-saison

Mon travail

La pause-dîner

Baptiste Juneau

Un matin pas comme les autres

Conclusion

CHARLES ROUX

Qu'y a-t-il dans ce coffre bleu ?

Surprise !

Quelques années plus tard

Conclusion

NE VENDS PAS LA TERRE

Ce Félix Delage

À l'automne

L'offre d'achat

Trois années plus tard

Au printemps

Conclusion

JACQUES MAILLÉ

Le curé Labelle

La nuit de Noël

Le malheur

La misère noire

Le maître du taudis

Conclusion

LE COLON LÉVESQUE

Lévesque doit quitter Saint-Hilaire

Le Curé

La terre neuve

Les deux premiers hivers

Des nouvelles

Le souper partagé

Conclusion

PEUPLE SANS HISTOIRE

Le gouverneur

Madeleine de Verchères

Au jardin botanique de Montréal

Mot de la fin

Des livres captivants


PRÉFACE




Fr. Marie-Victorin dans son laboratoire à la faculté des sciences de l’Université de Montréal, vers 1925



Chaque écrivain fait à sa manière la découverte de sa voie littéraire. Un jour un jeune religieux du collège de Saint-Jérôme reçoit du supérieur l'ordre de laisser là  ses livres et ses élèves pour le va-où-tu-veux dans les champs. Sa santé requiert le plein air, le repos de l’esprit, le vagabondage au soleil.


Déjà attaché à ses élèves, il trouve bien dur de les quitter pour l'oisiveté champêtre. Que faire dans ce désoeuvrement ensoleillé ? Faites n'importe quoi, lui dit le supérieur, avec un geste vague... Regardez les pierres, les oiseaux, les herbes...


Bon ! les herbes, pense le religieux, qu'en sait-il ? Rien. Au moins, s'il avait pour truchement auprès des herbes, des fleurs, sauvages, un livre de botanique il ne serait pas seul, un livre à la main, pour interroger le bord des routes, les clairières, les sous-bois. Et, l'indulgent supérieur lui permet de s'adjoindre Provancher, j'entends sa Flore, pour l'aider à saluer les plantes.


Et le jeune religieux salua si bien les herbes, fureta d'un œil si curieux dans la robe des champs qu'il devint botaniste... Il devint aussi le paysagiste littéraire, l’évocateur de vie laurentienne que notre société nationale Saint-Jean-Baptiste mit en relief, lors de deux concours, en l'honorant de ses lauriers, enfin, l'auteur recherché de nos revues littéraires pour ses pages si caractéristiques de chez nous, le Frère Marie-Victorin.


La Nature vers laquelle on le poussa, lui fut bonne comme une mère, le baigna d'air pur, de soleil, et le long des sentiers, lui parla par la voix des feuillages, et dans ses yeux curieux d'elle, lui glissa son image, et pour toujours lui prit son cœur.





Frère Marie-Victorin en 1928 à la grande île à la vache marine, dans le golfe du Saint-Laurent, tenant un chardon de Mingan.



Sans cette heureuse mauvaise santé d'autrefois, sans cette bonne fortune des jours d'oisiveté dans les champs, le Frère Marie-Victorin eut-il songé à la botanique. Et dans ce jardin des vies sereines et multicolores, eut-il pris des couleurs pour notre littérature, nous donnerait-il, après sa Flore de Témiscouata, un livre débordant de choses du terroir, ses Récits Laurentiens ?


Reconnaissant à la terre natale des dons qu'il a reçus d'elle, le Frère Marie-Victorin se devait de l’exalter en un beau livre. Et ici, admirablement et simplement, il la magnifie avec une note de tendresse, qui émeut, et des mots qu'on n'avait pas, semble-t-il, encore entendus.


Nous avons vu dans nos écrivains du terroir plus d'un reflet de coin de pays, mais voici un reflet plus large du Canada, voici la Laurentie évoquée en un langage tout chargé de ses couleurs et de sa poésie.


L'auteur nous initie à tout l'horizon où rêve son royal Saint-Laurent.  Il nous fait admirer les lignes graves des montagnes dont le portique bleu s'étage sur la pâleur du Nord. C'est Buies qui revient devant nos paysages et reprend avec plus d'acuité de vision, avec d'autres nuances, la toile immense des Laurentides.


Avec les traits de la patrie physique, c'est sa physionomie morale, surprise dans le drame des âmes simples, groupées par les traditions autour de l'église des villages. C'est l'intimité canadienne dans la douceur des maisons blanches qui font chapelet sur le chemin du roi.


C'est le geste de nos gens sur la glèbe laborieuse, leur gaieté, leur tristesse prenant, parfois, pour s'exhaler les syllabes de quelque chanson venue jadis du Vieux Pays auquel on pense toujours. Sol et rêve d'un petit peuple rivé à son merveilleux fleuve où, se mirent ses jolis clochers.


Dans son livre, le Frère Marie-Victorin ramasse tout le sens de nos horizons. Affectueusement, il enferme dans une expression nouvelle, l’âme locale, la figure de son pays.


Les grandes voix du terroir passent en ses pages, les font émouvantes. L’on est pris à leur charme spécial, ce par quoi elles s'avèrent laurentiennes, et l’on s'étonne du prestige d'un art simple, appuyé sur l’observation des réalités natales, et révélateur, certainement, d'un tempérament d'artiste. Et on cherche les sources où l'auteur a puisé une si fraîche poésie.

 

Marie-Victorin utile à son pays, La corvée des Hamel, Le rosier de la vierge, La  croix de Saint-Norbert, Sur le rencaissage, Ne vends pas la terre, Peuple sans histoire, Le colon Lévesque, Jacques Maillé

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