L’automne de Leana
 

Ils ont eu très peur mais là, le danger est éloigné.


Le capitaine du voilier et son rescapé poursuivent leur route vers d'autres îles de la péninsule. Certaines sont plus accueillantes que d'autres.


Aimeriez-vous vous retrouver sur une de ces îles paradisiaques, non connues des touristes ?


Suivez son aventure touchante et captivante, vous aimerez !

Sommaire



Parcours du voilier Sol y Mar en Indonésie

Un trou dans les nuages

Le brouillard

Un GPS défectueux ?

Un mousse à l'école des géographes

Les émotions qui refont surface

Le géant et l'oiseau

L'anse d'Eden

Libres poissons

Le procès

Grandir

Manqué le repas

Le vieux chien

Les Niassais

Le chaman

La malaria s'estompe

Il faut récupérer

Leana

Aller voir son bateau

Une lune est passée

Les hommes-fleurs

Fête chez les Akais

Lancer les invitations

La danse

Ô le maheur !

Ce qu'en disent les esprits

Reprendre contact avec le bateau

Voyage à l'épicentre

Là où naissent les grandes vagues

Son premier coucher de soleil

Il a accompli son rite

L'accident

Elle est morte !

Le petit delta

Le départ

Quitter l'île

Le Sol y Mar

Du même auteur

Mot de la fin


...


La province de Aceh leur avait attiré des ennuis. Mais il avait jugé le danger suffisamment éloigné pour se rapprocher à nouveau de la terre ferme.


Et, pour la première fois depuis fort longtemps, il avait respiré profondément. Il s’était laissé aller au silence intérieur. Le monologue de l’amertume s’était tu l’espace de quelques heures. Mais là, il était soucieux et en colère contre lui-même. La chaleur humide, à l’approche des côtes, était accablante. 


– On a eu un problème de navigation, moussaillon.


Le GPS de bord ne donnait aucune lecture. Un message d’erreur signalait simplement une absence de réception des satellites.


Il vérifia à nouveau soigneusement ses coordonnées avec l’appareil de positionnement portatif. Il examina la carte, puis le profil de la côte donné sur l’écran radar. Tout lui semblait coïncider. Il ne comprenait pas. 


Il admettait son erreur d’avoir couplé le GPS au pilote automatique. Surtout en cette partie du monde où les triangulations des satellites étaient parfois douteuses à cause de leurs émissions un peu faussées par les horloges internes des appareils. Ce qui se révélait particulièrement fréquent à l’équateur, aux dires des manuels d’instructions de ces appareils.


– Est-ce que tu as touché au GPS ?


– C’est quoi un Gépesse ?


– Un GPS, c’est cet appareil que tu vois là près de ton épaule. Il sert à nous guider. Et là derrière, c’est… l’antenne… Mais qu’est-ce que c’est que ça ?


Il y avait, directement sur l’antenne principale de l’appareil, une casserole métallique qui la dissimulait complètement à ses yeux… et à ceux des satellites. La réception était donc totalement annulée.


– Dis donc, c’est toi qui as mis ça là ?


– Bien oui…


– Mais pourquoi as-tu fait ça ?  On aurait pu se...


– Quand on a lavé la vaisselle, tu as dit : ne l’essuie pas, celle-là, elle va tacher la serviette. Laisse-la sécher quelque part.


– Et tu l’as mise là !


– Ouais…


– Ouais !




La colère grondait en lui. Mais il n’en voulait qu’à lui-même. C’était à lui de vérifier cela plus tôt. Le GPS devait être inopérant depuis plus d’une heure. Il n’avait qu’à valider sa position avec le radar. Il le faisait tout le temps dans la brume. 



Un mousse à l’école des géographes



Ses grosses joues rouges se bombèrent en une moue cramoisie de petit galopin pris la main dans le tiroir à bonbons. Il lui passa la main dans les cheveux et lui fit un sourire. L’incident était clos. 


– C’est pas ta faute. C’est la mienne.


Il profita tout de même de l’aventure pour lui expliquer un peu le fonctionnement de l’appareil. Il sentait le besoin de lui montrer des choses. Le besoin d’écrire des connaissances et des apprentissages sur cette page blanche de mémoire toute neuve.


D’ailleurs le gamin s’intéressait de plus en plus aux manoeuvres du bateau. Aux éléments prévisibles et imprévisibles de la vie à bord.


Il était vif d’esprit et très doué. Son sens de l’équilibre à la gîte l’avait étonné. Quand une vague faisait rouler le bateau, sa main attrapait instinctivement une main courante, une filière9 ou un hauban pour rétablir l’assiette de ses sept-huit ans.


Le soleil maintenant atteignait le pont, chassant l’humidité. La mousson de fin janvier semblait vouloir prendre une pose. Ils accueillirent avec joie ce trou dans les nuages. 


– C’est un petit génie, cet appareil, tu le savais ? Je vais te l’expliquer un peu, tu veux ?


– Tu me punis pas ?


– Pourquoi te punir ? L’as-tu fait exprès ?


– Non, je croyais bien faire.


– C’est tout ce qui compte. Assieds-toi ici. Je te ferais peut-être la version très longue de l’histoire de l’oiseau, mais je ne la connais pas.


Il se mit en quête de quelque chose de rond pour figurer une planète. Il aurait aimé trancher une orange ou une pomme, mais les fruits frais avaient été rayés de sa liste...



Note à propos de la couverture : Mousse à bord d’un bateau

Photo de argoul.com

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