Provenant d'un dispendieux et très volumineux livre intitulé : 366 anniversaires Canadiens, publié en 1930 par les Frères des Écoles Chrétiennes, ce livre est le troisième de la série.

Voici donc tous les évènements qui sont arrivés en MARS et AVRIL au Canada de 1534 à 1893.

16 MARS 1649

Martyre du Bienheureux Jean de Brébeuf

Le Bienheureux Jean de Brébeuf naquit en France le 25 mars 1593.

Entré au noviciat des Jésuites, à Rouen, en 1617, il demanda à ses supérieurs de bien vouloir lui confier un emploi manuel, mais ces derniers lui prescrivirent de se préparer à recevoir les ordres sacrés. Il le fît en toute simplicité et fut ordonné prêtre le 4 avril 1623.

En 1625, il se rendit dans la Nouvelle-France pour y travailler à la conversion des Indiens. Bâti en hercule et jouissant d'une santé florissante, il était merveilleusement préparé pour les durs labeurs de l'apostolat dans un pays vaste comme l'Europe.

À peine arrivé, il étudie les langues sauvages, et n'hésite pas à suivre les Montagnais pendant l'hiver de 1625-26, afin de s'habituer à leur parler et de les gagner à la foi catholique. L'année suivante il monte au pays des Hurons où il se dépense sans compter jusqu'à la prise de Québec par les Kirke (1629).

Obligé de repasser en France, il revient en Amérique en 1633.

Avec des présents, il réussit en 1684 à se faire accepter comme compagnon de voyage. Tout le jour il manie l'aviron, mais il trouve la chose légère en songeant au salut des âmes. En 1635, il avait le bonheur d'administrer le saint baptême quatre-vingts fois. Revenu à Québec en 1641, il retournait au pays des Hurons pour y mourir martyr cette fois.

En 1648, les Iroquois attaquent la bourgade Saint-Joseph, massacrent vieillards, femmes et enfants, et trainent plus de 700 personnes en captivité : le bienheureux Daniel périt dans ce massacre. L'année suivante, 1649, les Iroquois tombent soudainement sur la bourgade Saint-Ignace qu'ils réduisent en cendres, puis se ruent sur celle de Saint-Louis qu'ils emportent d'assaut.

Les Pères Brébeuf et Lalemant tombés entre leurs mains sont attachés au poteau du supplice et endurent des tortures effroyables. Le courage héroïque du père de Brébeuf les exaspère : ils lui coupent le nez et la lèvre supérieure, lui enfoncent un fer rouge dans la gorge, lui versent de l’eau bouillante sur la tête et taillent des lambeaux de sa chair qu'ils dévorent sous ses yeux. Le père expira vers quatre heures, le 16 mars 1649, après trois heures de souffrances atroces.

Le père Lalemant mourut le lendemain après dix-huit heures d'indicibles tortures.

Le 21 juin 1925, l'Église déclarait bienheureux les huit martyrs de cette période mouvementée et dont voici les noms : René Goupil, Isaac Jogues, Jean de la Lande, Antoine Daniel, Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnler et Noël Chabanel. Le nombreux et éclatants miracles sont obtenus par l'intercession de ces bienheureux. Ils seraient canonisés, paraît-il, en 1930.

  

Les martyrs attachés au poteau