HISTOIRE TRISTE D’UN

GRAIN DE SABLE HEUREUX

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Louise Morin

Cela aurait pu être les destinations d’un oiseau ou d’une feuille morte, mais ce sont celles d’un grain de sable, heureux en plus. Que découvrira-t-il ?  Suivez-le, vous aussi serez étonnés d’une telle intelligence.

HISTOIRE TRISTE D’UN

GRAIN DE SABLE

HEUREUX






Louise Morin








Les productions luca

      ISBN 978-2-924137-32-1





Naissance


Il était une fois

Dans le désert du Sahara

Un grain de sable, petit et blond

Et qui avait Bonheur pour nom.

Il se promenait au gré des tempêtes

Voyageant sans cesse vers de nouveaux horizons.



Enfance


Il changeait toujours de compagnons,

Emporté par le zéphyr ou le typhon.

Un jour que la tornade était un peu forte,

Bonheur se sentit léger, léger.

Un moment on crut qu’il allait s’envoler…

En effet il avait déjà traversé la mer Morte.


Bonheur était seul.

Tout le monde le cherchait

On croyait le voir et tout de suite il disparaissait.

Bonheur avait des yeux que personne ne voyait,

Il avait des oreilles que personne n’entendait.

C’était pour mieux s’isoler, pour mieux se cacher,

Pour mieux mystifier la cohue déchaînée.


Il s’était terré au fond d’une vieille grotte

Gardant sous silence de merveilleux secrets :

L’amour simple et innocent que tout le monde ignorait.

Courent nos idées, courent et trottent

Jamais vous ne rattraperez les nuages qui passent.



Grand Voyage, Première étape



Le petit grain de sable, les nuages ont suivi

Pour se retrouver aux frontières de la Russie

Et il est reparti sans laisser aucune trace.

Le socialisme et le communisme l’avaient découragé.

Dans ce pays on croyait à une imitation de grain de sable.

La population avait été trompée,

On leur avait conté une fable.

Adieu Moscou, adieu Sibérie !

Bonheur avait été entraîné par des vents contraires.

Il s’était fait cependant un ou deux amis

Qui voulaient entreprendre son itinéraire.


Liberté et individu,

Les socialistes les ont perdus

En croyant trop à leurs illusions démocratiques.

Interdictions formelles de penser à eux :

Voici mise à nue l’effroyable dictature

Organisée par les soviétiques.


Une légère brise souffla

Et il tomba sur le haut du Parthénon.

D’une civilisation passée, il contempla les vestiges

Mais troublé bien net dans sa contemplation,

Il vit des humains et eut le vertige.

La foule ne le vit point, il était trop petit.

Mais encore, elle n’y porta même pas attention

Trop occupée à le chercher là et ici.

Les gens, les yeux baissés, se perdaient dans la circulation.

Il survola des édifices, des gratte-ciel, des monuments

Il toucha aux étoiles, au soleil, au firmament.


Et soudain, il y eut un cri, une plainte déchirante,

Un gémissement animal, une figure repoussante.

L’homme avait vu dans le ciel une lumière aveuglante

Il avait cru saisir dans une étoile géante

Un petit grain de poussière

Que tout le monde cherchait par terre.

C’était en Jordanie,

Et le vieillard, jaune et ridé

Mourut d’avoir enfin trouvé

Que le Bonheur n’est pas d’ici.


Le grain de sable monta haut, haut.

Il se retrouva parmi les nuages.

Entouré de gouttelettes, il faisait figure étrange.

Il vogua vers d’autres rivages

Et tomba tout près du Gange.

Les petits Indiens tendaient les bras

Bonheur se sentait triste à mourir

Pourtant la lune ils n’exigeaient pas

Mais ce qu’ils voulaient,

Bonheur ne pouvait leur offrir.

Ils étaient condamnés à périr de faim

Et Bonheur n’y pouvait rien.

Pourtant là on était sincère

Trop sage pour faire des mystères.



Le petit grain de sable sentit qu’il allait éclater.




Grand Voyage, Deuxième étape


Mais déjà il avait franchi la Méditerranée.

Il ne devait s’apitoyer sur le sort du monde

Et constamment partir sur une autre ronde.

Dans un remous gigantesque,

Il vit des choses grotesques.

Les gens à quatre pattes rampaient

À la recherche de ce qu’il était.

Il aboutit en Italie, sur les marches du Vatican.

Il voulait aider les pauvres, les opprimés.

Les riches comptaient trop sur leur argent ;

Des montagnes de sable ils voulaient tamiser

Pour trouver sans se forcer

Un grain de sable insaisissable

Qu’ils ont laissé s’échapper

Trop sûrs d’eux-mêmes les misérables.

Bonheur a regardé par une lucarne;

Tout était noir et terne.


Il est donc parti par-delà les montagnes

Pour finalement arriver en Espagne.

Tout dansait, tout était beau.

Le soleil chatoyait, on était au paradis.

Mais au milieu d’une arène il était arrivé.

Il assista au massacre d’un gentil torero.

Le bonheur était rouge,

On l’arrachait au prix du sang.

Le grain de sable en avait trop vu

C’était pire encore qu’il ne l’avait cru.

Le monde était devenu beaucoup trop méchant

La masse recherchait le Bonheur

Mais elle avait changé ses valeurs.

Tout dépérissait, calait, mourait.

Il s’en fallut de peu pour que Bonheur s’éteigne

Et que de l’absence d’un grain de sable la terre saigne

Mais aveugle et sourd,

Personne ne savait…


Tout flottait dans un brouillard de semi-conscience

Le grain de sable fut emporté par un courant très fort.

Il n’était pas bien, il émigrait encore.

Mais diminuait peu à peu sa confiance

De retrouver un jour sa mère patrie

Où comme un grain de bonheur, il serait accueilli.

Bonheur pensa qu’en France

Il aurait une plus grande chance

De voir des gens heureux

Et qui vers le ciel lèveraient les yeux.


Au sommet de la tour Eiffel,

Il établit son observatoire.

La circulation était dense ;

Tout le monde était pressé.

Bonheur en vint à croire

Qu’avant de sortir sur le pavé,

Les gens dans leurs armoires

Rangeaient soigneusement leurs pensées.

Bonheur avait chaud et soif

Qu’on fasse attention à lui.

Il voulait enfin révéler ce qu’il n’avait pas dit.

Il voulait se libérer d’un énorme fardeau,

Dénoncer la société robot.

Il aurait voulu crier

Que les grains de sable sont précieux,

Que la terre serait stérile sans eux.


Mais tout allait de plus en plus vite ;

On ne reconnaissait même plus le mérite…


La tour Eiffel penchait dangereusement sous le poids de Bonheur.


Tu ne t’en apercevais même pas

Trop absorbé par tes malheurs.

Les grains de sable ne sont pas faits pour les grandes villes

On les écrase, c’est si facile.

Paris se complaisait dans ses problèmes,

Le carillon sonnait pour le baptême d’un petit enfant mort.


Et le grain de sable reprit sa route vers le nord.


Bonheur était déçu ; trop petit pour se partager entre cent pays.

Il passait inaperçu pour ses milliers d’individus.


Il se réveilla en pleine campagne anglaise,

Entre une talle de roses et de bougainvilliers.

Un petit grain de sable se sent drôlement à l’aise

Lorsqu’il est ainsi entouré.

Bonheur commençait à s’acclimater à sa nouvelle installation

Lorsqu’il vit arriver toute une délégation.

Ces gens étaient d’une essence supérieure.

Ils avançaient racés comme des chevaux.

Ils avaient l’air de se sentir bien dans leur peau.

Ils étaient sans doute d’un monde meilleur !

La démarche assurée, ils foulaient l’herbe tendre.


Ils effleurèrent un grain de sable.


Leur figure était de cire et ils ne semblaient pas entendre.


L’atmosphère était irrespirable

Quand survint une fée merveilleuse

Qui doucement le cueillit

Et disparut comme une voleuse

Se faufilant entre les taillis.

La belle douce angélique le garda tout près de son cœur

Elle paraissait mélancolique

Malgré son beau sourire rêveur.

Elle l’emmena dans son château,

Un endroit où l’on voudrait rester

Mais quelque chose sonnait faux

Dans ces yeux toujours voilés.

La princesse aimait un troubadour

Qui par les villes chantait

Et que la mort un jour avait tué d’un trait.


Elle se sentit injuste de retenir Bonheur dans un sachet de coton.


Elle le libéra comme un papillon

Qui de son cocon sort juste.


Un petit grain de sable se retrouve sur le trottoir.

Que va-t-il lui arriver ?

Les gens se perdent dans le brouillard,

Ils continuent sans regarder.

La foule néglige le bonheur, elle espère avoir plus

Elle poursuit son chemin, laisse Bonheur dans la rue.

Elle aimerait tout avoir sans jamais se forcer ;

Que le bonheur se vende

Pour qu’elle puisse l’acheter.


Le temps est glacial

Quelqu’un vient d’écraser un minuscule grain,

Il tombe dans une flaque d’eau et suit le courant…

Qui le conduit à l’océan.


Adieu Europe, Asie, Afrique !



Grand Voyage, Troisième étape


Bonheur vogue vers l’Amérique.

Il se sent bien impuissant

Lorsque la lame se déchaîne.

Il est à la merci du courant

Qui l’oriente et qui le mène.

Pitoyable, il se terre au fond de son embarcation

Espérant arriver bientôt à destination.

Le voyage n’en finissait pas et

Bonheur vint à se demander

Dans quel bateau il s’était embarqué là

Et quelles côtes il allait aborder.

Il espérait arriver dans un monde plus hospitalier

Mais la traversée était difficile

Et le bateau si fragile

Que l’entreprise devenait un défi.


Il échoua cependant sur les rives du Nouveau Brunswick.

Le bateau se fracassa juste au fond d’une belle crique.

Pendant longtemps Bonheur resta inactif

Regardant les vagues jouer autour d’un récif.

Elles se poursuivaient, riaient, jouaient à saute-mouton.

Elles balayaient la mer en criant aux mouettes.

Tout était beau, tout était bien, tout était net.

Même le soleil qui jouait du violon.

Mais se sentir bien semble interdit aux hommes de la terre.

Encore plus à un grain de sable qui vient du désert,

Et qui, partout où il passe, sème la pagaille et la guerre

Parce que les hommes ne savent pas qu’en faire.


C’est pour cette raison qu’un bon matin,

Bonheur vit arriver des Acadiens.

Ils avaient la langue coupée

Mais ils parlaient avec leurs yeux.

Il eut voulu être à cent lieux

Tant ces gens lui firent pitié.

Ils s’étaient coupé la langue

Parce qu’on ne respectait pas leur droit

Parce que d’autres avaient imposés leurs lois.

Parce qu’ils devaient parler anglais.

Bonheur fut révolté

Mais il ne put s’apitoyer

Car déjà on le transportait.


Il regardait le paysage par la fenêtre de la locomotive.

Il avait l’oreille attentive, écoutant toute sorte de commérages.

Il entendit un poupon geindre

Et se précipita dans le wagon

Et pour que l’enfant cessa de craindre,

Il se posa délicatement sur son front.

Mais la maman souffla sur Bonheur

Elle éteignit d’un seul coup

Ce qui aurait séché les pleurs

De ce pauvre petit bout de chou.

Elle avait passé à côté en essayant de pourchasser

Un rêve noir qui en fait était blanc, blanc, blanc.



Grand Voyage, Quatrième étape


Dans Montréal, il eut très peur ;

Le rythme de vie dépassait cent milles à l’heure.

Ici il y avait des grains de charbon

Qui effrayaient le petit grain blond.

Il essayait de prendre son envol

Par une brise légère.

Mais il atterrit sur le sol,

Perdu dans la poussière.

Il décida alors d’attendre qu’on le trouve,

Sur un carreau gris il emménagea.

Les oiseaux vinrent picorer juste à côté.

Le vent vint balayer cet asile qu’il avait trouvé.


De là aussi il était chassé.


Il vit une moto passer et eut une idée géniale.

Il avait enfin trouvé le refuge idéal.

Il se précipita dans l’œil du conducteur

Et se laissa bercer par le moteur.

Mais certains aiment la tranquillité

Et savent se débarrasser

De ceux qui viennent les déranger.

Et l’homme était de la race

De ceux qui n’ont pas de pitié

Et qui tout de suite effacent

Ce qu’ils ont éprouvé.

Le motard enfonça son doigt dans l’orbite

Il secoua vigoureusement le bras pour faire tomber le pitre.

Et continua sa route, nullement incommodé.

Le grain de sable était assommé, étouffé

A demi-étranglé par la fumée bleue

Dégagée par la machine infernale.

Il vit un jet de feu, un accident phénoménal.

Tout avait éclaté,

Une étoile disparut dans le ciel,

Et Bonheur pensa qu’il était essentiel

De ne plus insister.


Quand il se cachait, tout le monde le cherchait.

Quand il était là, personne n’en voulait.



Destination finale


Bonheur envisagea la solution ultime,

Il se résolut au suicide.

De la société il était la victime,

Acculé à sauter dans le vide.

Il s’apprêtait à escalader le pont Jacques-Cartier

Quand une forte poussée

Le déposa au-dessus d’un camion

Densément chargé de grains de sable blond.

Les grains qui côtoyaient Bonheur

Étaient d’essence nettement inférieure

Il voulut engager la conversation

Mais les grains ne comprenaient rien,

Il leur tendit la main

Mais ils serrèrent les poings

Bonheur fit un long trajet en leur compagnie,

Il faillit en mourir d’ennui.

Le silence était lourd ;

De vrais grains de sable condamnés

À être fusillés

À être poussés dans des fours

Pour n’avoir pas apporté le bonheur

À ceux qui le méritaient.


Bonheur était inquiet !

Qu’avait-il fait tout à l’heure

Sinon semer la panique

Chez ces pauvres pacifiques qui le cherchaient :

Il n’avait pas guéri ceux qui souffraient

Il n’avait pas nourri ceux qui criaient

Il n’était pas apparu à ceux qui le cherchaient

E n’avait pas insisté lorsqu’on le reniait.


Et le motard de tantôt, pour lui, qu’avait-il fait ?

Bonheur faisait son examen de conscience

Il prenait enfin connaissance du mal qu’il avait engendré

Il poussa son voisin du coude¸

Et parla d’une voix mal assurée

– Où allez-vous ? demanda-t-il tout bas, comme dans une confidence.

– On entreprend notre calvaire vers la chaise électrique.

Car au Canada, la peine de mort est abolie.

On nous exporte aux États-Unis

Pour rendre justice à l’Amérique.


Bonheur en resta bouche bée

Se peut-il qu’il en soit ainsi ?

Que tombé par hasard sur ce camion

Il subisse la mort de ses amis.

Les kilomètres défilaient,

Il faisait froid, il pleuvait et il ventait

Et Bonheur assis dans un coin réfléchissait désespérément

Il décida de rester avec eux jusqu’au bout

Il pourrait justifier sa mort dignement

Mourir les mains par terre, la terre à genoux,

Les yeux vers l’avant et le passé derrière.

Le camion arrêta devant la prison,

On avait passé la Maison Blanche

Bonheur compta les jours, on était rendu dimanche

Et les mains tendues, le regard vers le ciel,

Il fit une ultime prière :

Qu’à sa mort, les gens se prosternent par terre,

Que vers le ciel ils lèvent les yeux bien haut

Et qu’ils cessent de courir après un rêve

Une réalité à laquelle ils tenaient trop

Que l’on fasse enfin la trêve,

Que l’on vive avec ce qu’on a

Sans demander plus, sans demander moins,

Qu’on oublie qu’il ne nous reste rien

Et qu’on ne sait pas où on s’en va.



Ensuite...


Bonheur fut déchargé, mis dans une poche puis transporté

Entre les barreaux de sa prison,

Il voyait le monde mécanisé.

Tout bien installé dans sa maison,

Monsieur lisait son journal et buvait son café.

Il ne semblait nullement préoccupé.

Bonheur regarda de plus près.

Il y avait quelque chose qui clochait.

Monsieur n’avait ni bouche, ni oreille

Bonheur se ferma les yeux bien durs.

Il se retourna contre le mur.

Il venait de recevoir une vraie douche

Se pouvait-il que dans la société actuelle,

Des gens soient ainsi affublés.

Qu’ils ne puissent rien dire ni écouter.

Qu’ils souffrent d’une peine réelle.


Bonheur était vraiment découragé.

Il se sentait dépassé par les événements

Un jour il entendit une rumeur circuler

Et fut trimballé

Sans ménagement

Un goût amer lui remplit la bouche.

À la veille de mourir, il avait une boule dans la gorge.

Il eut mal et voulut retourner en arrière

Mais la vie c’est un rêve qu’on se forge

Comme des cauchemars qu’on touche

Lorsqu’on vogue vers d’autres univers.



Épilogue


Chacun a sa place dans le monde

Et un grain de sable si petit soit-il

Condamné à une mort difficile

Ne peut être rejeté comme une bête immonde.

Bonheur ne passa pas par la chaise qui tue.

Sa cause fut rejetée, faute de témoignages

Mais on chasse des lieux bien tenus

Les indésirables qui nous outragent

Bonheur était entré en fraude,

En travaux forcés il en ressortirait.

Sur un énorme cargo ils l’embarquèrent

En direction du Vietnam ils l’envoyèrent

Mais là ils commettaient une erreur.

Le Bonheur n’est pas fait pour la guerre,

Ni pour les travaux forcés ni pour la misère.

Les grains de sable doivent être heureux.

Mais les humains sont trop bêtes pour s’en apercevoir.

C’est pour cela qu’ils errent dans le noir.

Demain ils comprendront peut-être !


Mais demain il est trop tard… Bonheur est mort.


Rendu au Vietnam, on fit du ciment

Avec ce ciment, on fit un édifice

Pour abriter tout un régiment

En attendant l’armistice.

Les soldats étaient fiers de leur caserne

Ils la protégeaient contre les bombardements

Ils patrouillaient en quête d’une attaque externe.


Cependant…


Ils ne pouvaient exterminer un rival

Qu’ils n’avaient fait que s’imaginer

Comme le bonheur qui tue à force de le chercher.

Le bâtiment qu’ils avaient érigé

Était une attraction pour toute la ville ennemie

Qui se déplaçait pour voir ce monument historique.

Mais tous perdaient la vie

Après avoir vu cette œuvre fantastique.

Les mercenaires leur tiraient dans le dos.


Et Bonheur pendant ce temps paralysait dans cette pâte gluante.

Il trouvait la cohue énervante.

Il voulait pousser un cri mais sa bouche se figeait

Car vers lui un doigt se pointa


Un jeune enfant qui passait dans la rue

L’avait enfin reconnu

Mais une détonation suivit de près

L’exclamation du jeune enfant jaune.

Un homme assis sur son trône

Riait, riait, riait !


Et puis après !


Au seuil du bonheur, on franchit la porte de la mort

Dans l’antichambre de l’infini

Pense-t-on jamais à ce qu’on a dit ?

Directement, du fond du cœur, sans faire d’effort.

Bonheur y pensa et dans son âme germa la vengeance

De ceux qui rient de l’innocence

Il décida de s’évader, de tenter le tout pour le tout

Et il sauta comme un fou

Un éboulement effroyable se produisit.


Un tremblement de terre, tout s’écroulait,

La fin du monde sans le bonheur

Le monde sans illusions

Les contes sans rimes

Les enfants sans amis

Les amants sans amour.


Et toi et moi qui, la tête dans l’eau, faisons des bulles

À la recherche du bonheur, petit grain émigré du Sahara.


Ce matin il neigeait,

Et j’ai vu tomber les flocons blancs

Quelque chose de nouveau ?

Je me suis penchée et je l’ai recueilli,


Puis je l’ai caché dans mon gant,

Mais quand je suis rentrée, il était déjà parti…



Louise Morin




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