Les îles du Golfe Saint-Laurent

 
 

Chargé d’approvisionner les différentes îles des denrées nécessaires à leur survie, le steamer Napoléon III doit faire face à tous les inconvénients qu’une telle course peut lui apporter.


Les gens des îles et leur hospitalité est déjà reconnue, ce qu’aiment ces navigateurs.


Retrouvez ces personnages attachants à travers toutes les histoires qui leur sont arrivées ou racontées.


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Sommaire



En descendant le fleuve

Agénor Gravel

La Pointe de Mons

L'Expédition de l'amiral Walker

À Boston

Il réussit à appareiller

Les rapports

L’Île-aux-Oeufs

Au milieu du golfe

Le Labrador

Il était écrit que nous ririons

Un concert à bord

En route vers l’Anticosti

La mer lâche sa proie

L'Ile d'Anticosti

Jolliet !

Le phare de la pointe de l’Ouest

Au point de vue géologique

Le père Luc

Le brouillard

Le phare de la pointe sud

Mon compagnon d’enfance

Pointe-aux-Bruyères

L'Archipel de la Madeleine

L’île Brion

Le Rocher-aux-Oiseaux

L’île Saint-Paul et les trombes

Au Cap Breton

Le groupe des îles

Concession de ces îles

L’île de la Pierre Meulière

Conclusion

Des livres captivants


Note à propos de la couverture : Lors du centenaire du phare à Pointe-aux-Pères, de Pierdelune / Dreamstime




En descendant le fleuve




Le steamer Napoléon III

Wikipédia



Il me semble encore que les choses que je vais vous raconter se passaient hier; et d'ici, je revois le quai de la Reine tout encombré de pesants colis, de chaînes d'ancres, de rouleaux de câbles, au milieu desquels chuchotaient, riaient et discutaient, bruyants matelots, gens d'affaires et amis venant serrer la main et souhaiter un heureux retour à ceux qui s'embarquaient.


Le steamer sur lequel nous partions était de la taille d'un aviso de première classe, fortement membré, un peu étroit, ce qui, pour les novices, lui faisait trop prêter la bande au roulis. Mais à première vue, il promettait de bien se défendre à la mer, promesse qu'il nous a noblement tenue.


Dans sa cale, sur son pont, le long de ses passerelles, sur son gaillard d'arrière, s'étalait la plus étrange des cargaisons. Et dans ce pandémonium indescriptible, s'était donné rendez-vous tout ce qui peut servir à un homme qui, sept mois sur douze, se donne le luxe de vivre comme Robinson Crusoë, loin de toute distraction, de toute amitié, de tout secours humain.


Le Napoléon III partait ce matin-là pour ravitailler les phares de la côte et du golfe Saint-Laurent.


Dans les flancs de sa sainte-barbe sommeillaient 10,000 livres de poudre à canon qui, affaire nerfs probablement, m’ont toujours semblé être un voisinage peu rassurant pour une centaine de barils de pétrole que nous avions à fond de cale.


Des quarts de porc salé et de farine, des ballots de marchandises, des caisses d'épiceries balancées lourdement au crochet d'un fort palan, descendaient et disparaissaient par les écoutilles, pendant que sur le pont, on rangeait des cages à poules non loin de deux vaches qui ruminaient mélancoliquement au pied du grand mât, en songeant à ces vertes prairies des plaines d'Abraham qu'elles allaient échanger contre les brouillards de l'Anticosti.


Un cochon, insoucieux de son sort, se frottait le dos sur l'affût d'un canon, regardant d'un air satisfait un groupe de matelots qui jetaient de grosses toiles cirées sur des balles de foin destinées à être exposées à l'air, pendant que des camarades empilaient des planches et des bardeaux le long des bastingages.


Sur la dunette, une charrette donnait l'accolade à une baleinière. Partout ce n'était que chaos, bourdonnement et travail. L'équipage soigneux et attentif s'empressait de mettre la dernière main aux préparatifs du départ, et l'ordre se faisait vite au milieu de ce tohubohu.


Le carré des passagers faisait bientôt oublier tous ces bruits et cet inextricable fouillis. Le petit salon de l'arrière était simple, coquet avec ses tentures vertes, bien emménagé, et son demi-cercle de divan promettait plus d'une bonne heure de sieste aux coureurs et aux travailleurs de la mer.


La salle à dîner où nous devions passer de si douces soirées, se montrait propre, bien éclairée, assez large pour mettre à l'aise quinze personnes. Elle nous permettait d'entrer de plain pied dans des cabines parfaitement ventilées. Et c'était plaisir de voir par leurs portières soulevées un lit frais et bien blanc.


Tout promettait donc d'aller pour le mieux sur le meilleur des bateaux possibles, et je ne me laissai distraire de toutes ces douces choses que par le premier tour de l'hélice qui nous entraînait vers l'inconnu.


Le temps était superbe, le fleuve calme, mon cigare délicieux, et tout en jetant un regard à ceux qui restaient et qui agitaient leur mouchoir en signe d'adieu, je me mis à examiner curieusement ceux qui devaient être mes camarades de voyage.


...

 

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